Si tu es en quête de solitude et de méditation, il y a, comme partout, des endroits à éviter.

J’ai beaucoup de mal avec tout ça, je trouve pesant tout ce monde.

Des fois, j’entends une petite voix qui me dit…

« Mais non Tonton, regardes, il n’y a personne, il n’y a que toi…toi et un peu de vent » …

Des fois ça marche…des fois ça marche pas…

A la Rhune, ça n’a vraiment pas marché…

Un petit train rempli à ras bord de sardines bruyantes,

le site est hyper connu parce que très beau évidement, tu vois la mer, la Cote Basque…

La célébrité a un prix, le ticket n’est pas donné, pour quasiment un aller-retour…

« Bon… Tonton…arrêtes de râler »…

***

 

Pour arriver jusqu’à la passerelle d’Holzarte, le chemin n’est pas facile,

ça grimpe sec, et ça glisse pas mal aussi, surtout le matin de bonne heure.

Il borde un torrent qui a taillé dans le calcaire les « Gorges d’Olhadubi »,

avec des parois vertigineuses, composées de roches vieilles de plus de 80 millions d’années.

Il y a quelques années, on peut même dire au siècle dernier,

deux randonneuses, parties par temps de brouillard, sont tombées nez à nez avec un Ours.

Il était assis tranquillement sur le sentier, et ne demandait rien à personne.

L’histoire ne raconte pas qui de tout ce petit monde a eu le plus peur,

mais le vieil Ours râleur est reparti dans le brouillard,

et les deux randonneuses ont fait demi-tour,

pour aller raconter leur mésaventure à l’auberge du coin…

 

Le nom basque Holzarte signifie  en Français « entre les parois »…

C’est en 1920 que des Italiens métallos ont construit la première passerelle,

permettant aux bucherons de rejoindre les chantiers de coupe dans les forets avoisinantes.

Irati, n’est pas si loin que ça, les mats en bois étaient très recherchés,

ainsi que les rames, les meubles et surtout le charbon…

A 180 m au dessus du vide, elle a le réputation de bouger dans tous les sens,

mais même avec beaucoup de volonté, je n’ai pas réussi à faire un seul looping !!…

***

 

Un moment de quiétude avant d’affronter le monde…

 

La Rhune, 905 m d’altitude, et son joli petit train à crémaillère, très populaire.

La montée est rude par endroits, et l’antenne relais TV

ne passe pas inaperçue, elle se voit de loin.

Au sommet, des bars et des restaus, du peuple et des rafales de vent époustouflantes.

Hendaye, avec l’Espagne tout au fond, et au milieu du paysage, dans les collines,

le Col d’Ibardin, avec toutes ses ventas pleines de Ricard, de cigarettes, de restaus, de gasoil,

et de contrebandiers de tous poils…

Mais que fait la Douane!!…

 

Saint-Jean-de-Luz, et son joli petit port.

Au XI -ème siècle, les marins taquinaient la Baleine dans le Golfe de Gascogne,

et beaucoup plus tard la Morue à Terre-neuve…

En 1822, un raz-de-marée balaya plus d’un quart de la ville.

La partie engloutie se situe quelque part au milieu de la baie…

 

Biarritz, en Français un « endroit herbeux », parce que avant tout ce bazar,

ce n’était qu’un petit village dans la lande…

Sinon, Biarritz est un nom mythique et connu dans le monde entier,

comme tous les rois et empereurs, avec leurs frasques et leurs délires.

Napoléon III, Eugénie, Victor Hugo, et tous les autres qui sont tombés amoureux de cette ville,

 ont été remplacés par les princes du surf, du golf, du shopping et de la thalasso…

On devine quand même le rocher de la vierge, et avant les longues plages de sable des Landes,

la digue de Tarnos, que je préfère…

 

La Cote Basque et le petit train de la Rhune qui monte tout doucement…

***

 

Et voila l’autre coté, la montagne, l’Espagne, les grands espaces…

Quand on regarde ces paysages broussailleux et venteux, ces endroits difficiles d’accès,

on a l’impression qu’il est vide de vie…

Pourtant, des animaux incroyables, sauvages ou semi sauvages et terriblement robustes

y vivent libres depuis des millénaires…

Le Pottock… tellement solide et fort qu’il était utilisé en agriculture,

et même dans les mines pour tirer les wagonnets…

 

La « Manech à tête noire »… la brebis du Pays Basque…

Un mouton cornu à la toison longue et blanche, avec une tête et des pattes noires.

C’est la brebis des terrains difficiles, qui produit du lait en grande quantité,

et qui entre dans la fabrication du fromage ossau-iraty.

C’est un beau mouton…

 

La « Manech à tête rousse » …la même que la précédente, mais la tête et les pattes rousses…

Elle produit plus de lait, pour le fromage aussi,

elle serait peut être plus rustique avec le sabot vraiment montagnard…

C’est aussi la brebis du Pays Basque, même si son origine reste méconnue…

Elle est super belle…

 

La « Sasi Ardi »… la brebis des broussailles…

Une race très ancienne pour les conditions difficiles, presque sauvage.

Appelée la « petite rousse », elle a été délaissée au profit de la « Manech à tête rousse »,

plus facile et plus rentable.

Mais une poignée de passionnés l’ont remise au gout du jour,

la transformant petit à petit en produit de luxe..

 

La « Betizu »… de « behi » qui veut dire vache, et de « izu » qui veut dire farouche, sauvage…

Race menacée, les « Betizu » vivent en totale liberté en montagne…toute l’année…

C’est un animal sauvage, je n’ai pas pu l’approcher, même de loin,

quand elle m’a vu, elle s’est enfuie…

Elles ont un veau à peu près tous les deux ans.

J’en ai vu une autre qui faisait la sieste, je n’ai pas voulu la déranger…

Les photos sont prises de très loin.

 

Le « Kintoa »…le porc basque élevé en plein air…

C’est le Porc Pie noir du Pays Basque.

Un corps ramassé, court sur pattes et grand coureur des bois,

il a la caractéristique d’avoir « la tête et le cul noir »….

En semi-liberté, il parcours les montagnes en se nourrissant de glands et de châtaignes,

pendant plus d’un an , avant de subir son sort de cochon, qui en fait sa réputation…

Le Vautour est tétu… « égoskor » comme on dit en basque,

il veut forcer le passage, mais les cochons n’en ont pas peur.

C’est toujours la même histoire…

Quand il y en a un qui aimerait bien s’envoyer dans le cornet une belle tranche de saucisson,

il y en aura toujours un autre qui ne voudra pas lui en donner…

Au XIII -ème siècle, le roi de Navarre instaura la Quintoa… Kintoa en basque,

l’impôt que doivent acquitter les paysans basques

pour accéder aux montagnes royales avec leurs troupeaux de porcs.

Le montant de l’impôt…. un porc sur cinq…

Dès lors, le cochon fut normalement baptisé « Le Kintoa ».

« Xuri eta beltza » ….blanc et noir…

……