Donc, j’ai quitté la Savoie pour basculer dans les Hautes-Alpes.

Et mon chemin m’a conduit sur les routes qui entourent le Parc National des Ecrins.

Je n’ai pas pu toutes les emprunter, beaucoup sont coupées par des éboulis,

partout où je suis allé, on m’a dit la même chose, il a beaucoup plu ce printemps

il y a eu deux énormes crues, un petit village a quasiment disparu…

Mais il en reste encore un peu, et je me suis régalé à arpenter ces chemins et ces ruelles,

et à faire tout un tas de découvertes….

 

Le Col du Noyer…

Un endroit grandiose, magique et pur…

Et quand on regarde ces paysages, on comprend vite pourquoi le Loup s’y est installé.

Il y a quelques bergers qui vivent dans ces alpages,

et je suis heureux de voir que la bergerie est construite sur le modèle espagnol,

« la Lobera », une enceinte semi-abritée et fermée sur 3 cotés,

plus facile à protéger des prédateurs …

 

 Glis glis…

Le Loir gris…

Son métier…rongeur….

Son habitat… les vieux moulins…

Son ennemi juré…le Chat gourmand….

Son statut européen…hyper hyper protégé…

Son principal défaut…extrêmement envahissant…

Sinon, à part ça…il est très mignon…

***

 

Oh !!…Pétard !!… Qué cé cé….

Cela s’appelle « le perchoir », au dessus d’un vide absolu…

Ma foi, ça a l’air solide… ça ne tremble pas beaucoup…

Alors autant te dire que les premiers pas ne sont pas francs, voire un peu hésitants…

Tu mets l’appareil photo en bandoulière, pour te tenir aux rembardes,

et quand tu arrives au bout et que tu essaies de faire une image,

c’est là que ça se passe mal…tu as la désagréable impression d’être aspiré…

***

 

Le hameau de Prapic, au bout du monde et de la vallée du Drac Noir…

C’est une des entrées du Parc national des Ecrins.

Et si tu viens chercher un peu de tranquillité et de solitude, change de coin…

Au bout d’une demi-heure de marche, j’avais déjà dis plus de 50 fois

bonjour.. merci.. au revoir.. et tout le bazar qui va avec..

j’ai fais demi-tour et je me suis enfui…

 

« Les clapiers »…ces gros tas de pierres ne sont pas naturels,

ce sont des générations de paysans,

qui à chaque fois qu’ils trouvaient des pierres dans la fauche,

ils les ramassaient et les entassaient, pour permettre  ainsi à l’herbe de pousser…

 

Dans les Ecrins, chaque village  a sa spécificité, son petit truc à lui…

Ici, ce sont les pignons des vieilles granges d’autrefois,

faits de branches de saules et parfois surmontés de gros fagots de branchages.

Cela permettait à l’air de circuler pour finir de sécher le foin encore humide

souvent rentré à la va-vite, avant l’orage…

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« Le tombeau du poète »…

Joseph Reymond, enfant de Prapic, est né le 17 novembre 1847, « à 3 heures du soir »…

Instituteur en Provence, conteur de talent et poète,

il revient un jour au pays, pour faire le berger, avec deux chèvres et trois moutons.

Ayant été toujours un peu original, il décide de creuser sa future

et dernière demeure sous ce rocher.

Puis il procède, entouré de ses amis, à la répétition de ses obsèques.

Il achète un gros fût de vin rouge pour qu’il se bonifie pour le grand jour.

Quand il meurt à l’âge de 70 ans, le ciel est déchainé, il neige abondamment,

et il fait tourmente.

Après l’avoir installé dans son caveau, ils ont bu le vin et fait la fête,

mangé le « goustarou » que le pauvre Joseph avait préparé, et chanté à tue-tête…

Le goustarou se composait de pain fait à Prapic, de lard bien sec, de tomme de pays,

de fromage bleu et de bon vin…

 

Peut-être que de temps en temps, il ouvre grand les yeux

pour chercher où peuvent bien se cacher ses 2 chèvres et ses 3 moutons…

***

 

Et il y a un point commun à tous ces villages…

pas le Totem, c’est bien dommage,

mais les fours à pain, qui sont très anciens et qui fonctionnent encore.

Des fois il y en a deux ou trois, et quand on aperçoit un peu de fumée,

la pate est vite préparée et on vient faire son pain, ses pizzas ou ses gâteaux,

et discuter un brin…autour d’un bon verre de vin…

Un peu comme autrefois, à la Faya…

***

 

Et bien sûr, autour de ces beaux villages, on est content de te voir,

et je me suis toujours senti  à l’aise en m’installant en bordure de la foret,

en entendant le tracteur, la cloche du curé qui n’existe plus, les gosses qui jouent…

J’ai même un jour rencontré ces drôles de Vaches, que je n’avais jamais vues

et j’ai trouvé leurs robes très belles…

Un petit vieux, accroché à sa canne, m’a dit que c’était des « vaches vosgiennes »,

en vacances dans la région…

***

 

Et j’ai même rencontré un Paysan, un vrai, de la montagne…

et que je peux te dire que celui-là…c’est un malin….

Comme il en avait marre de fumer du mauvais foin, et que ça ne payait plus rien,

« le foin…ça eut payé…mais ça paye plus…ça a jamais payé !!… » qu’il m’a dit…

Alors, il s’est reconverti dans les « Chamallows » de toutes les couleurs…

Et si tu voyais son gros tracteur, tout neuf et tout bleu !!…

 

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